Je suis femme, mère & entrepreneure.

Être entrepreneure, mère & femme, pourquoi choisir ?

Tu touches là un point sensible.

Pour celles et ceux qui ne me connaissent pas. Je suis une femme de 38 ans bientôt, mère de 3 enfants & entrepreneure depuis 10 ans. Mon premier enfant a le même âge que ma structure. J’ai choisi de tout faire en même temps. J’ai choisi de ne pas passer à côté de ma vie.

Pendant longtemps, je me suis dit que je devrais choisir entre avoir des enfants OU avoir une carrière. Que les deux ne m’étaient pas possibles.

Une croyance bien ancrée.

Le design graphique est un métier passion dans lequel les heures ne sont pas comptées. Sous prétexte que nous aimons notre travail, que nous avons la chance d’avoir un métier passion, nous nous noyons parfois dedans. Et je ne fais pas exception à la règle.

Seulement voilà, j’avais envie de fonder une famille. Fonder une famille ET continuer d’entreprendre. Ne pas renoncer à ce et ceux que je rêvais.

Parcours d’une combattante.

Je n’ai jamais voulu choisir. J’ai toujours voulu tout faire, m’autoriser à mener la vie que je souhaitais. Avoir un enfant quand on est indépendante n’est pas simple. Pas ou peu de congés maternité. Pas de relais. Pas de travail, pas de client, pas de salaire. Et tout à reconstruire après. Loin des yeux, loin du cœur, ça vaut aussi dans le business. Alors on hésite. Faire le choix d’avoir des enfants dans ce contexte, c’est te prouver à toi-même que tu as la force et le courage pour. C’est terriblement inconfortable mais extraordinairement puissant.

Je veux te dire que c’est possible. Je l’ai d’ailleurs fait 3 fois. Je veux témoigner ici.

Être entrepreneure, mère & femme, pourquoi choisir ?

Je te répondrai qu’il y a mille et une raisons de choisir entre femme, mère et entrepreneure. Et que de vouloir tout faire, cocher toutes les cases reste compliqué, difficile à gérer.

D’abord parce qu’on nous inculque depuis qu’on est petite fille que nous devons faire des enfants. Celles qui choisissent de ne pas en avoir ne sont toujours pas comprises. La trentaine pointant, la pression est de plus en plus grande !

Combien de fois ai-je entendu : « Ne fais pas tes enfants trop tard. C’est bien de faire des enfants jeunes pour s’en occuper. À 40 ans, c’est plus pareil, on n’en profite pas de la même façon… »

Ensuite parce que notre société est toujours terriblement inégalitaire, à commencer par le congé maternité versus paternité. J’aurai rêvé, adoré que le papa puisse prendre le sien de manière égale au mien. J’aurai même adoré que le papa porte l’enfant. Mais non, je suis une femme. Et ils n’ont pas encore inventé la grossesse au masculin J

Et accepter aussi que moi, je ne pourrai jamais égaler quelqu’un qui n’a pas d’enfants. Juste en terme de temps, de présence au travail. On t’oblige à faire un choix. On te pointe du doigt.

Temps passé au travail ou temps passé avec tes enfants. Temps quantitatif versus temps qualitatif. Pas d’augmentation car moins investie. Absences à répétition pour maladies infantiles… Femme sans enfant à 30 ans, attention danger. L’écart se creuse.

J’ai déjà entendu en partant à 17h : « Ah tu prends ta demi-journée ? »

Ou à mon chéri partant plus tôt pour récupérer ses enfants : « tu n’as pas une femme toi ?! »

Pendant des années, j’aurai voulu être un homme.

Il me semblait plus facile de l’être. En tout cas, dans l’entrepreneuriat. Aujourd’hui j’ai compris que le combat est à mener des deux côtés.

Un homme qui voudrait s’occuper de ses enfants ET travailler, entreprendre, avoir des responsabilités, est une autre bataille tout aussi difficile à mener. Les adversaires ne sont juste pas les mêmes.

Je rêve d’un autre modèle pour mes enfants où le partage et l’équilibre seraient au cœur, comme 2 piliers essentiels. Quand l’un des deux piliers est absent, le pont s’écroule.

Je cours tout le temps. Je fais mille et une chose à la fois. Ma charge mentale ne désemplit pas. J’avance pas à pas. Je défriche. Je découvre. Je tombe et je me relève. Je trouve que c’est dur. Parfois, j’ai envie de tout plaquer. Je continue de me battre pour trouver ma place dans ce monde professionnel, et pour mes droits. Même si c’est inconfortable, difficile ou compliqué, il me faut être confrontée à mes propres limites pour les dépasser.

Je ne suis pas une Wonderwoman. Je consacre mon temps à ce et ceux qui comptent pour moi. Je suis femme, mère & entrepreneure.

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